24 heures dans la vie d’une femme’ est un beau manifeste féministe auquel on se sent identifié
Toute œuvre artistique peut aussi être une belle forme de revendication. Dans la chaîne Arte, ils ont décidé de donner la parole aux femmes, alors pendant quelques jours leur plate-forme peut être visitée pour voir le manifeste nécessaire contre le sexisme et la violence que subissent les femmes dans notre vie quotidienne.
Inspiré d’événements réels, l’idée originale de ce short est née par Nathalie Masduraud et Valérie Urrea et sur cette base ils ont été créés 24 courts métrages de 3 à 4 minutes chacun.
Chaque court métrage représente une heure de la journée et chacun d’eux, un véritable témoignage d’une femme européenne. 24 comédiennes sont chargées de donner vie à ce projet avec des noms comme Anaïs Demoustier, Diane Kruger, Noémie Merlant, Camille Cottin ou Susana abaitua.
Il peut être consulté gratuitement via la plateforme arte.tv et ils valent vraiment la peine non seulement pour l’arrière-plan social et vindicatif qu’ils cachent, mais aussi pour la belle manière dont ils ont été conçus.
H24 : 24 heures dans la vie d’une femme
La clé de ces courts métrages est le caractère artistique de leur production, comme de petites pièces d’avant-garde et modernes dans lesquelles on n’entend que la voix d’une femme et l’action est toujours une démonstration artistique. Parfois il parle à la première personne, dans d’autres il parle d’un autre personnage qui entre en scène sans être présent.
Un exemple : le premier d’entre eux, Panneaux. C’est en vedette Diane Kruger et basé sur un texte d’Angela Lehner. Il nous présente une situation dans un bus dans laquelle l’actrice joue le rôle d’une femme harcelée lors de son trajet après avoir quitté le travail, mais elle le fait en narrant la posture du harceleur, qui ne semble pas voir de mal à montrer à la femme le écran du mobile avec la question « Puis-je te lécher ? », après avoir interprété que s’asseoir à côté de lui et sourire avec gentillesse étaient un geste qui allait plus loin.
Celui de l’actrice espagnole Susana Abaitua, l’un des visages bien connus de Patrie, est basé sur un texte original de Rosa Montero et concerne la violence obstétricale. Celui de Noémie Merlant (protagoniste de Portrait d’une femme en feu) parle de cyberintimidation.
Des sujets aussi disparates que l’objectivation des femmes à travers les uniformes de travail sont abordés, comme en témoigne la courte 10 centimètres au-dessus du sol (quelque chose qui est déjà en cours de travail dans certaines compagnies aériennes), ou le harcèlement avec lequel vous n’avez même pas besoin d’être touché pour vous sentir aussi intimidé et attaqué que s’ils l’avaient été.
Le short parle de consentement, d’humiliation, de pression sociale. De violence physique, de culpabilité, de honte. Ils parlent d’abus, de peur, de viol. Du silence des autres, de l’indifférence. Et ils parlent aussi sans utiliser de mots, comme dans l’appel Concerto celui dans lequel nous voyons l’invasion de l’espace du protagoniste d’une manière claire et unique.
Ceux qui harcèlent, attaquent ou restent impassibles, ne parlent pas, car ici il n’y a de place que pour une seule voix : la nôtre. Et les 24 actrices principales sont les seules que nous entendrons, dans un exercice qui semble absolument révélateur.
Le pire et le meilleur c’est que quand on les voit, l’un après l’autre, on se sent identifié à ces 24 heures car à un moment de notre vie, nous nous sommes tous sentis comme l’un des protagonistes de ces courts métrages. J’aimerais que ce ne soit qu’une fiction et non une représentation artistique de la réalité la plus bouleversante.
Photos | De l’art
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